L’E140 est un additif alimentaire également connu sous la dénomination de « chlorophylles et chlorophyllines ». Ce colorant d’origine naturelle est extrait des plantes vertes telles que les épinards ou les orties. Il sert à donner une teinte verte à divers produits alimentaires, notamment à ceux dépourvus de couleur, pour en améliorer l’apparence visuelle.
La description de l’E140
Le numéro de code E140 désigne un groupe formé par deux colorants naturels différents utilisés principalement dans l’industrie agroalimentaire. Ils permettent de modifier la coloration des aliments tels que les boissons non alcoolisées, les glaces, les confiseries ou encore les chewing-gums.
Les chlorophylles, codées « E140(i) », sont des pigments verts existant dans les plantes et leur conférant cette couleur caractéristique. Elles proviennent de sources végétales comme la luzerne et les feuilles de menthe ou d’épinard. Ces substances se présentent sous forme de solides cireux dont la teinte varie du vert olive au vert foncé. Elles dégagent une odeur caractéristique.
Les chlorophyllines, dérivées de la chlorophylle et désignées par le code E140(ii), subissent une modification chimique. Cela leur permet de produire des nuances de couleur différentes, allant du vert au brun. Ce code E140(ii) s’applique au sel de potassium ou de sodium qui provient de la saponification des pigments chlorophylliens. Des substances sont éliminées de ce dérivé, notamment les esters méthyliques et les esters de phytol. Des groupements acides sont aussi neutralisés. Ces processus visent à produire les sels basiques.
Les matières colorantes de la chlorophylle sont essentiellement la chlorophylle au magnésium et la phéophytine. L’extraction de l’E140 à partir des matières végétales s’effectue à l’aide de solvant. Au moment où celui-ci est éliminé, le magnésium est séparé en partie ou en totalité, entraînant ainsi la formation de la phéophytine. La nuance de vert dépend de la teneur en magnésium coordonné.
Le procédé d’extraction de la chlorophylle se réalise à partir des jeunes tiges ou des tissus verts des feuilles. Pour briser les cellules, la plante est broyée avec du sable. Ensuite, le broyat est macéré dans un solvant tel que l’acétone ou l’alcool. Le liquide se teinte rapidement en vert intense. La solution obtenue correspond à de la chlorophylle brute, un mélange de divers pigments qui peuvent être séparés par d’autres méthodes.
À titre d’exemple, il est possible d’ajouter du benzène à cette solution. Il convient ensuite de bien agiter, puis de laisser reposer. Le benzène coloré en vert, qui contient les pigments verts, va figurer dans la couche supérieure. Dans la partie inférieure, mélangés à l’alcool, on trouve les pigments caroténoïdes jaune et orange.
L’historique de l’E140
La découverte de la chlorophylle a eu lieu en 1817. Deux chimistes français ont pu l’isoler des feuilles de plantes vertes. Il s’agit de Pelletier (1788-1842) et de Caventou (1795-1877). Ce dernier a développé des méthodes susceptibles d’isoler ce pigment. Celles-ci reposent sur l’utilisation de substances servant de diluant et permettent également d’isoler d’autres substances comme la quinine, la colchicine ou la caféine.
Selon les spécifications de la Commission européenne, seuls quelques solvants peuvent être utilisés pour produire de l’E140 en tant qu’additif alimentaire. Il s’agit de l’hexane, l’acétone, le propanol-2, le méthyléthylcétone, l’éthanol, le dichlorométhane, le méthanol et l’anhydride carbonique.
Cependant, bien qu’ils soient autorisés, ces produits sont à doser correctement. Ainsi, la quantité maximale tolérée de dichlorométhane est de 10 mg/kg, contre 50 mg/kg pour les autres solvants, qu’ils soient utilisés séparément ou en association. Aucun d’entre eux ne devrait contenir plus de 1 mg/kg de cadmium, 1 mg/kg de mercure, 5 mg/kg de plomb et 3 mg/kg d’arsenic.
Par ailleurs, le groupe scientifique de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a stipulé que ces normes nécessitent des mises à jour. Des recherches sur l’origine de cet additif ont démontré qu’il pourrait contenir des mycotoxines, des pesticides, des allergènes, des phytotoxines ou encore des phytoœstrogènes. Il serait nécessaire d’inclure ces substances dans les spécifications de l’E140(i) et de spécifier dans ces dernières les niveaux recommandés en vue d’éviter d’éventuels effets secondaires.