Selon la mythologie grecque, Dédale aurait créé le premier labyrinthe sur l’île de Crète.
Ce labyrinthe a inspiré les pavages des palais et cathédrales.
Les labyrinthes sont devenus un symbole religieux important pour les chrétiens.
Les labyrinthes polychromes dans les églises symbolisent la montée du Christ au Calvaire.
À l’époque médiévale, les fidèles parcouraient ces labyrinthes à genoux pour effectuer un pèlerinage symbolique ou pour obtenir des indulgences, comme alternative au pèlerinage en Terre sainte.
Le labyrinthe d’Amiens, son origine, sa représentation, ses significations, ses symboles en géométrie sacrée et ses bienfaits
Qu’est-ce que le labyrinthe d’Amiens ?
Le pavement de la nef de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens constitue un labyrinthe d’église octogonal, également connu sous le nom de labyrinthe d’Amiens. Il a été mis en place par le maître d’œuvre Renaud de Cormont en 1288 au centre de cette cathédrale catholique française remarquable.
L’origine et l’histoire du labyrinthe d’Amiens
Selon la mythologie grecque, l’architecte Dédale aurait créé le tout premier labyrinthe sur l’île de Crète. Composé de zigzags et d’entrelacs, ce labyrinthe a ensuite servi de modèle pour les pavages des palais et des cathédrales. Au fil du temps, il est devenu un symbole religieux majeur pour les chrétiens. Les labyrinthes d’église, qui sont des pavages polychromes, symbolisent la montée du Christ au Calvaire. À l’époque médiévale, les fidèles suivaient ces labyrinthes à genoux pour effectuer un pèlerinage symbolique ou pour obtenir des indulgences. C’était une alternative au pèlerinage en Terre sainte.
Toutefois, vers la fin du Moyen Âge, le labyrinthe a commencé à être associé à des connotations négatives telles que la luxure, le péché, la perdition et l’errance. Les hommes d’Église ont donc commencé à effacer les labyrinthes dessinés sur le sol. Ceux qui n’ont pas été détruits ont été transformés en jeux dérisoires ou recouverts par des tapis. Le célèbre labyrinthe de la cathédrale d’Amiens, créé en 1288 par l’architecte Renaud de Cormont, a été détruit par le Chapitre en 1825 en raison du bruit créé par les jeunes fidèles qui suivaient, par jeu, les lignes compliquées du labyrinthe pendant les offices. Cependant, il a été reconstruit entre 1894 et 1896.
La pierre centrale du labyrinthe d’Amiens
La construction de la cathédrale d’Amiens est retracée sur l’inscription de sa pierre centrale : « EN L’AN DE GRACE MIL IIC ET XX FU LEWRE DE CHEENS PREMIEREMENT ENCOMENCHIE ADONC YERT DE CHESTE EVESQUIE EVRART EVESQUES BENEIS ET ROY DE FRANCE LOYS QUI FU FIZ PHELIPE LE SAGE CHIL Q MAISTRE YERT DE LOUVRAGE MAISTRE ROBERT ESTOIT NOMES ET DE LUZARCHES SURNOMES MAISTRE THOMAS FU APRES LUY DE CORMONT ET APRES CESTOY SES FILZ MAISTRE RENAUT QUI METTRE FIST A CHEST POINT CY CESTE LETTRE QUE L’INCARNACION VALOIT XIIIC ANS XII EN FALOIT. »
Signifiant : « En l’an 1220, débuta la construction de cette œuvre. Evrard était l’évêque béni de ce diocèse, tandis que Louis, fils de Philippe le Sage, était le roi de France. Le maître d’œuvre nommé “Maître Robert” et surnommé “de Luzarches” était à la tête de la réalisation de ce projet. Après lui, vinrent Maître Thomas de Cormont et son fils, Maître Renaut, qui fit graver cette inscription à cet endroit précis en l’an de l’incarnation 1288, soit 12 ans après la naissance du Christ. »
La pierre centrale de la cathédrale a été refaite au XIXe siècle, tandis que l’original est désormais conservé au Musée de Picardie, à Amiens.
Significations et symboles du labyrinthe d’Amiens à travers les cultures
Vers le chemin du Paradis
Le labyrinthe de la cathédrale d’Amiens, aussi connu sous le nom de labyrinthe d’Amiens, se présente sous la forme d’un octogone, avec une pierre centrale reproduite à partir d’un exemplaire exposé au Musée de Picardie. Le parcours s’étire sur une longueur de 234 mètres et les fidèles étaient traditionnellement invités à le suivre à genoux, en guise de substitution au pèlerinage en Terre sainte. Le centre du labyrinthe est appelé le « Paradis » ou encore la « Jérusalem céleste ».
Un labyrinthe similaire orne le sol de la nef de la basilique de Saint-Quentin. D’autres labyrinthes sont également présents dans plusieurs cathédrales françaises : celui de la cathédrale d’Evry est également octogonal, tandis que celui de Chartres a une forme circulaire. Le dessin de celui de Reims, qui fut détruit en 1779, a inspiré le créateur du logo du service des Monuments historiques français.
Le labyrinthe dans la Kabbale
À l’origine, le nom du palais du roi Minos de Crète était associé au labyrinthe, où le Minotaure était enfermé. Thésée réussit à sortir du labyrinthe grâce au fil d’Ariane. Le labyrinthe est également connu sous le nom de “Chemin de Jérusalem”, car il était considéré comme un substitut du pèlerinage en Terre Sainte et était signé par les confréries initiatiques de bâtisseurs. Au centre du labyrinthe se trouve le Temple de Jérusalem ou l’architecte, symbolisant l’objectif final de tout pèlerin : le Saint-Sépulcre. Les non-pèlerins parcourent le labyrinthe à genoux, en imagination.
Le labyrinthe est également un système défensif et représente la présence de quelque chose de sacré qu’il faut protéger. Seuls les initiés peuvent en percer les méandres et accéder à son centre, où ils subissent une épreuve initiatique et acquièrent une nouvelle connaissance. Pour la tradition kabbalistique reprise par les alchimistes, le labyrinthe est appelé Labyrinthe de Salomon. Il représente l’œuvre à accomplir : combattre les deux natures de l’être humain, les sublimer et renaître entier. Il est la victoire du spirituel sur le matériel.
Le labyrinthe est également très significatif en termes d’énergies telluriques. L’initié est aidé par une énergie plus forte pendant son parcours, ce qui se traduit par une augmentation du taux de la vie de 6 000 UB à 8 000 UB. Avant d’atteindre la dalle centrale, le taux d’énergie tombe à 1 500 UB, symbolisant la mort symbolique avant la renaissance. Au centre du labyrinthe, le taux d’énergie atteint 14 000 UB, représentant l’état de spiritualité. Le labyrinthe a la même superficie et la même taille que la grande rosace ouest.
Le pavage autour du labyrinthe d’Amiens
La nef de la cathédrale est divisée en deux par une ligne noire qui traverse l’ensemble de l’édifice. Cette ligne est interrompue par le labyrinthe et continue ensuite. En suivant cette ligne, le chemin passe par l’épreuve du labyrinthe pour pouvoir se poursuivre. Avant le labyrinthe, de chaque côté de la ligne, on remarque des svastikas : noires sur fond blanc à gauche, et blanches sur fond noir à droite. Ce symbole très ancien représente la force de vie, les énergies qui tournent et génèrent la vie. Il est symbolisé sous forme de roue solaire. Cependant, il a été défiguré et sali par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, qui en ont fait un symbole de mort.
Après le labyrinthe, on peut observer un dallage élémentaire représentant chacun des quatre éléments : le Feu, l’Air, l’Eau et la Terre. L’homme qui chemine sur le chemin spirituel de la cathédrale, après avoir vécu la mort initiatique à l’entrée de la dalle centrale du labyrinthe, est régénéré en son centre et se retrouve équilibré par les quatre éléments représentés sur le dallage. Sa force est stabilisée et il devient pleinement le maître de lui-même.