Qu’il s’agisse de thé blanc, de thé noir ou de thé vierge, ils proviennent tous de l’arbre appelé « théier » ou Camellia sinensis. Les différents modes de cueillette et de préparation des feuilles donnent leur couleur au thé. Les deux premiers subissent un processus rigoureux et complet avant leur commercialisation. Comme son nom l’indique, le thé vierge ne requiert aucune étape de transformation. Il n’a besoin que d’un chauffage rapide pour retirer les enzymes responsables de son oxydation.
Cette espèce est communément appelée « thé vert » ou « thé ». Il est aussi connu sous les appellations « tea » ou « green tea » en anglais, « pinyin » en lǜchá et « grüner Tee » en allemand. Étant donné les nombreux avantages qu’il apporte pour la santé, il est largement exploité en phytothérapie.
Un récit chinois appelé Livre des chants le mentionne au VIIIe siècle avant l’ère chrétienne. En ce temps, il fut réservé aux nobles et n’est devenu populaire qu’à la période de la dynastie Tang. Un traité sur sa plantation et sa préparation vit alors le jour et vanta ses propriétés stimulantes.
Le thé vert de Chine fut introduit en Mongolie et au Tibet. Depuis, son utilisation s’est répandue aux quatre coins du monde. Les Japonais l’auraient découvert au IXe siècle, grâce aux moines bouddhistes.
Le thé arriva en Europe par le biais de la marine marchande hollandaise entre 1601 et 1700. Par la suite, il a été importé en Italie, en Hollande, en Allemagne, au Portugal, puis en Angleterre. Les Anglais l’auraient tellement apprécié au point de le déguster à chaque séance de pause au quotidien. Le fameux « five o’clock tea » est né.
Vers la moitié du XIXe siècle, le secret de sa culture a été dérobé par les Britanniques qui s’empressent de l’implanter en Inde, dans le district de Darjeeling. Ils décident également de le cultiver au Sri Lanka, au Kenya et au Sahara. Par ailleurs, ils sont à l’origine du thé noir, un thé particulièrement oxydé, qu’ils exportent partout dans le monde.
À ce jour, le thé vierge occupe la seconde place des boissons les plus consommées, représentant 18 % de la consommation mondiale. La première place revient à l’eau.
Les trois premiers pays producteurs de thé vert sont la Chine, l’Inde et le Kenya.
Le thé est particulièrement consommé en Chine, au Japon et en Corée. Les Occidentaux en boivent aussi, notamment du thé noir. Les thés verts se différencient en fonction des cultivars, de l’endroit où ils sont implantés et des modes d’exploitation.
Après la cueillette, sa fermentation naturelle est stoppée afin de disposer d’un produit non oxydé, riche en EGCG (épigallocatéchine gallate) et en catéchines.
L’arrêt de l’oxydation est une étape clé dans la production du thé. Il permet de neutraliser les enzymes responsables de la fermentation des feuilles. Il s’obtient selon deux procédés :
Les feuilles sont installées dans des cuves en cuivre qui sont chauffées à 100 °C. La durée de ce procédé peut s’étaler entre 30 secondes et 5 minutes. À l’issue de cette opération, les feuilles sont souples et deviennent facilement pliables.
La seconde étape consiste à enrouler les feuilles en forme de bâtonnet, de torsade ou de boule, en fonction de la variété choisie. Elles passent par un processus de déshydratation afin de les débarrasser de toute trace d’humidité. Cela permet de les conserver plus longtemps sans perdre leur qualité ni leur goût. Dans des pièces fermées où l’air chaud circule, les feuilles sont séchées sur des claies durant deux à trois minutes. Il convient de respecter un intervalle d’une demi-heure avant de renouveler l’opération. À terme, elles ne doivent plus contenir que 5 à 6 % d’eau. Enfin, les feuilles sont triées en fonction de leur épaisseur et de leur taille. Elles sont ensuite emballées.
Les feuilles sont chauffées par des jets de vapeur. Cette méthode baptisée « sencha » a un impact significatif sur la qualité du thé qui est produit. Celui-ci se reconnaît à sa saveur herbacée et iodée, à sa couleur foncée et à son odeur proche de celle de l’algue.
Aujourd’hui, les producteurs japonais se ruent vers des productions conformes aux normes de l’agriculture biologique.
Les variétés de thé sont nombreuses.
Les thés verts coréens sont classés suivant la date de leur récolte. Avec les feuilles de la première récolte (avant le 20 avril), on obtient l’ « ujeon ». Avec la deuxième récolte, entre le 21 avril et le 05 mai, les feuilles de thé sont appelées « sejak ». Le « jungjak » provient des feuilles de la troisième récolte qui a lieu entre le 05 mai et le 15 mai. Les feuilles récoltées en dehors de ces périodes sont nommées « daejak ».
Les variétés de thés verts les plus populaires viennent principalement de Chine.
Cultivé dans la province de Jiangsu, ce thé se caractérise par son goût végétal et ses saveurs sucrées. Selon certaines sources, cette boisson fait partie des meilleurs thés chinois, car elle contient essentiellement des bourgeons. Elle est adaptée aux personnes qui désirent s’initier au thé vert.
Gunpowder veut dire « poudre à canon ». Originaire de Zhejiang et de l’Anhui, il tient son nom de la forme enroulée de sa feuille. Cette boisson à la saveur épicée, célèbre en Occident, sert à préparer du thé à la menthe.
Ce thé vert de qualité premium est également appelé « chun me ». Ce terme se traduit par « sourcils précieux ». Sa saveur est plus acide par rapport à celle des autres variétés. Au départ, il était uniquement produit dans la région de Jiangxi. Cependant, aujourd’hui, sa culture s’est répandue dans plusieurs provinces théicoles.
Le long jing est connu sous l’appellation « puits du dragon ». Ce thé vert vient de la région de Zhejiang et se distingue par sa saveur fruitée et ses notes boisées. Riche en antioxydants, il est réputé pour ses actions drainantes et détoxifiantes. Avec le gyokuro du Japon, le long jing fait partie des thés verts les plus chers sur le marché.
Les thés vierges provenant du Japon sont reconnus pour leurs qualités exceptionnelles. Parmi eux, figurent les :
Ce thé raffiné produit sur l’île de Kyushu détient d’autres noms tels que « rosée précieuse » ou « perle de rosée ». Identiques à des aiguilles de pin, ses feuilles sont récoltées seulement au printemps. Elles offrent des saveurs fraîches, intenses et tendres à la fois. À cet effet, les théiers sont recouverts avec des bâches en paille pendant deux ou trois semaines.
Le matcha est utilisé lors de la cérémonie du thé japonaise. Il s’agit d’une poudre de thé vert obtenue par le broyage des feuilles du théier. Le matcha se reconnaît à sa couleur verte et à sa saveur fruitée et végétale. Il est employé dans de nombreuses pâtisseries et compose majoritairement le matcha frappé et le matcha latte.
Ce thé vert est un mélange de sencha et de grains de riz grillés. Plusieurs personnes le connaissent sous le nom de « thé pop-corn » ou « thé de riz brun ». Son goût torréfié est sensiblement proche de celui du café. Il se savoure en fin de repas et lors des soirées hivernales. Le genmaicha est l’ingrédient principal d’un thé populaire au Japon.
Le sencha ou « thé infusé » se boit quotidiennement au Japon. Il puise ses origines dans la méthode Uji, un mode de préparation par infusion. Ce thé de lumière requiert un endroit ensoleillé pour se développer. Toutefois, il a une durée de conservation réduite de six mois par comparaison aux autres thés verts chinois.
Ce thé est particulièrement consommé au Japon. Il se boit au quotidien, d’où son appellation « thé ordinaire ». Provenant de la dernière récolte, il dispose d’un caractère populaire, rendant son tarif accessible à tous. Le bancha est constitué de feuilles anciennes contrairement aux autres boissons qui sont faites de bourgeons et de jeunes pousses. Ses effets sur la digestion sont notables, notamment après un repas lourd.
Le darjeeling vert est un thé luxueux particulièrement apprécié en Inde. Surnommée « champagne des thés », cette variété se récolte entre mars et novembre. Ses saveurs sont délicates et laissent échapper des notes fruitées, charpentées ou boisées en fonction de la période de la récolte.
D’autres régions comme le Vietnam et le Ceylan se sont également mis à produire ce type de thé. Leur préparation suit celle de la méthode chinoise. Le thé vert vietnamien propose un parfum naturel qui fait sa particularité. Pour qu’il prenne sa couleur vert émeraude, il suffit de le garder dans un sac hermétique placé à l’ombre.
Les jeunes feuilles et les bourgeons sont les parties les plus exploitées en phytothérapie. La raison est leur teneur élevée en principes actifs.
Cette boisson contient :
Il renferme aussi de la théanine. De nombreux scientifiques se sont penchés sur les actions relaxantes de cette substance sur le système nerveux. Ils lui attribuent des pouvoirs stimulants sur le système immunitaire. Cependant, les données recueillies concernant son efficacité restent insuffisantes.
Cette boisson est bénéfique pour la santé physique et psychologique.
Grâce à la caféine et aux catéchines, le thé vierge peut aider à perdre du poids. Il est idéal pour ceux qui souhaitent retrouver une silhouette svelte ou qui veulent maintenir leur poids. Pour un résultat optimal, il peut être associé à une diète adaptée. Une consommation quotidienne est de mise pour les individus en surpoids afin de réduire leur IMC (Indice de Masse Corporelle), leur tour de taille et leur poids.
L’usage d’une pommade à base de thé vert peut venir à bout des condylomes acuminés. En traitement local, celle-ci s’est révélée efficace sur les personnes sujettes aux verrues génitales et anales. Par ailleurs, son utilisation évite les cas de récidive.
Le thé vierge améliore la performance cognitive. Il contribue à lutter contre les problèmes de concentration, d’attention, d’apprentissage et de mémoire. Sa prise quotidienne est indiquée aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Malgré une consommation modérée, les effets se font ressentir rapidement, mais ils sont moins prononcés. L’épigallocatéchine gallate, le composant principal des catéchines, aide à gérer le niveau de sang qui circule dans le cerveau.
Le thé vert aurait la capacité de réduire l’hypertension chez les personnes souffrant d’obésité.
Le thé vierge contribue au maintien d’un système digestif sain et améliore le bon fonctionnement de l’intestin.
Les polyphénols qui font partie de ses composants sont extrêmement efficaces contre les effets du temps. Ils éliminent les rides et protègent contre le vieillissement précoce de la peau. Ainsi, les cellules ne subiront pas les attaques de radicaux libres, des molécules nocives pour l’organisme.
Des études effectuées sur des animaux ont démontré que les catéchines pouvaient arrêter le développement de cellules cancéreuses au niveau du poumon, de l’œsophage, de la peau, de la prostate, du foie et du sein. Aucune prospection clinique n’a été menée sur des humains pour confirmer la véracité de ces recherches.
Le thé vierge présente des bienfaits sur la santé des dents et des gencives en les préservant contre les caries dentaires. Il joue également un rôle important dans l’hygiène buccale et dans l’élimination de la plaque dentaire.
Le thé vert est incontournable pour la santé cardiovasculaire. Il peut combattre le mauvais cholestérol et favorise le maintien d’une fonction cardiaque saine. Cette action est due à la présence des polyphénols.
Cette boisson améliore la circulation sanguine et facilite l’élimination urinaire. Ainsi, elle aide à purifier l’organisme en éliminant les toxines qui s’y sont accumulées.
L’infusion de thé vert est particulièrement agréable à boire. Elle est disponible sous divers formats : sachets, feuilles séchées, thé soluble, oxydé ou semi-oxydé. Ces différentes préparations ont leurs propriétés respectives.
Dans la prévention du cancer, il convient de boire 3 à 10 tasses par jour pour augmenter les effets protecteurs du thé.
En cas de régime amincissant, buvez une infusion quotidiennement avant les repas. À ce titre, elle fait office de coupe-faim naturel. Veillez à ne pas en prendre le soir, car la caféine peut provoquer des insomnies.
La concentration en composés actifs des gélules de thé vierge est plus élevée comparée à celle de l’infusion. Toutefois, il est important de respecter les doses prescrites.
Ce thé est aussi proposé sous forme d’extraits. Pour éliminer les toxines et le mauvais cholestérol, la dose conseillée est de 1 200 à 2 300 mg par jour.
Le thé vert n’est pas toxique même s’il est consommé à fortes doses. Néanmoins, il faut prendre certaines précautions quant à son utilisation.
Il est contre-indiqué chez les personnes souffrant d’arythmie cardiaque et d’insomnie. Si vous êtes traité pour une jaunisse, pour des douleurs abdominales ou hépatiques, consultez un médecin avant d’en consommer. Le thé vierge est également proscrit chez les femmes enceintes et allaitantes ainsi que chez les individus présentant une carence en fer.
Des troubles de l’endormissement et de la nervosité peuvent apparaître du fait de la présence de vitamine C et de caféine. Le thé peut modifier le taux de sucre dans le sang, notamment chez les diabétiques.
Le thé vert ne doit pas être pris en parallèle avec des plantes qui affectent le foie. La bourrache en est un bon exemple. Leur combinaison risque d’augmenter les dommages hépatiques.
Évitez de l’associer à des plantes comme le Panax ginseng ou le Ginkgo biloba pour ne pas amplifier le risque de saignement.
La caféine contenue dans la boisson peut interagir avec des médicaments contre l’asthme, des antidépresseurs, des psychostimulants et ceux renfermant des œstrogènes.
L’efficacité d’un complément riche en fer diminue significativement si vous prenez du thé vert.
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