
Caractéristiques de la Salicaire
- Nom : Salicaire
- Règne : Plantae
- Sous-règne : –
- Division : –
- Classe : Magnoliopsida
- Sous-Classe : –
- Ordre : Myrtales
- Famille : Lythraceae
- Sous-famille :–
- Genre : Lythrum
- Espèce : Lythrum salicaria
La salicaire ou Lythrum salicaria est une plante vivace appartenant à la famille des Lythraceae. Elle se démarque par l’aspect de ses inflorescences et leur couleur rose pourpre. Très répandue en Europe, elle est actuellement considérée comme envahissante dans de nombreuses régions. Ses vertus médicinales sont pourtant intéressantes.
Depuis des siècles, la salicaire est connue pour ses bienfaits sur la peau, notamment en soulageant les démangeaisons et l’eczéma. Les croyances ont accentué sa popularité en Germanie, au cours du Moyen Âge. En effet, on pensait que ses fleurs abritaient les lutins. Ses vertus thérapeutiques ont été reconnues un peu plus tard. La première mention a été faite par l’herboriste Nicholas Culpeper en 1654. Ce dernier étudiait ses bienfaits pour la vue. La seconde mention a été faite par le médecin français Cazin au cours du XVIIIe siècle. Elle concernait les atouts de la plante pour apaiser les diarrhées, la dysenterie et les leucorrhées.
Le nom générique de la salicaire vient du mot grec luthrôn. Il fait référence à des taches de sang, notamment en lien avec la couleur des fleurs. Le qualificatif salacaria est à l’origine de son appellation française. Il est également dérivé du mot latin salix qui se rapporte au saule. En effet, les feuilles de la plante sont similaires à celles de certaines espèces de saules.
La Lythrum salicaria possède de nombreux noms vernaculaires :
Elle doit ses appellations à ses propriétés ainsi qu’à l’apparence de ses fleurs.
La salicaire officinale est présente dans les zones humides et au bord de l’eau. Elle pousse près des rivières, dans les fossés d’eau ou encore dans les canaux de drainage. Il s’agit d’une plante eurasiatique que l’on rencontre principalement en Europe, sauf dans les régions boréales. En Amérique du Nord et en Australie, elle est considérée comme invasive.
La hauteur de la lysimaque rouge varie de 50 à 150 cm. La tige dressée et velue possède quatre lignes saillantes. Ses feuilles sont couvertes de poils. Elles sont opposées et en forme de fer de lance. Le fruit de la salicaire se présente sous forme de capsule. Il renferme de nombreuses graines.
L’inflorescence prend la forme d’un épi avec une succession de fleurs sessiles. Ces dernières s’accumulent à un même niveau sur la tige. Les fleurs hermaphrodites sont de couleur rouge pourpre ou rouge-violet.
Les variétés de la plante diffèrent par la couleur des fleurs. Les plus courants dans les jardins sont :
La variété L. salicaria ‘Ziguenerblut’ produit des fleurs magenta.
Malgré ses vertus thérapeutiques, la salicaire commune menace la diversité dans certaines régions. Sa touffe est abondante, dense et épaisse ; elle peut s’étendre sur une large superficie. Cette capacité à se répandre peut dégrader rapidement l’habitat de nombreuses espèces de la faune et de la flore locales. Par ailleurs, la présence de cette espèce diminue la qualité du fourrage des terres agricoles. Elle peut également obstruer les canaux d’irrigation.
Bien que la Lythrum salicaria soit une plante envahissante, elle est cultivée à des fins médicinales.
La salicaire a besoin d’un sol riche et humide pour bien se développer. Elle n’apprécie guère les terres acides. Il est judicieux de la cultiver à proximité d’un ruisseau, d’une rivière ou d’un point d’eau. La fraîcheur et l’humidité du sol sont ainsi maintenues. Une exposition ensoleillée ou mi-ombragée convient à la plante.
Le semis se fait en avril lorsque la température varie entre 15 et 18 °C. La plantation des mottes ou des boutures basales est réalisable au printemps.
Un espacement de 50 cm est à prévoir autour de chaque plant pour que la touffe puisse s’étaler au ras du sol. Pour former un tapis épais et bien fleuri, les godets sont placés en quinconce.
La salicaire se ressème toute seule lorsque les épis commencent à faner. Les graines sont récupérées pour éviter que la plante ne devienne invasive. Elles sont placées dans un pot de sable humide. Selon la méthode de stratification, ce dernier est installé dans un endroit recréant les conditions hivernales. Ce procédé assure la germination des graines. Elles pourront être semées au cours du printemps suivant.
La division de touffe permet également de multiplier la salicaire officinale. Cette méthode consiste à scinder en deux une plante en terre. L’autre moitié est ensuite installée à un endroit différent.
La Lythrum salicaria craint le sol sec et détrempé. Durant les périodes de sécheresse et de canicule, un arrosage régulier est à prévoir. La fréquence est diminuée peu à peu jusqu’à l’arrivée de l’hiver. Au printemps, un ajout de compost ou d’engrais favorise le développement de la salicaire, surtout si le sol est pauvre.
Les épis floraux sont coupés au fur et à mesure qu’ils fanent. Durant l’automne, la touffe est rabattue au sol pour former le tapis.
La récolte se fait d’août à mi-octobre, vers le début de la floraison. Les parties cueillies sont séchées dans l’obscurité avant d’être utilisées.
Il s’agit d’une plante robuste et résistante face aux maladies. Néanmoins, les limaces et les escargots se nourrissent de ses feuilles et de sa tige. Un paillis de feuilles de fougères permet de les éloigner.
Les principaux composants de la salicaire sont :
Le mucilage et les tanins sont les responsables des propriétés astringentes et hémostatiques de la plante. Les acides phénols lui confèrent des vertus antidiabétiques et antibiotiques. Associés avec les flavonoïdes, ils accentuent l’action anti-inflammatoire de la lysimaque rouge. Les hétérosides sont à l’origine de ses bienfaits expectorants, diurétiques et antiseptiques. Les anthocyanosides sont réputés pour leur action positive sur les insuffisances veineuses.
Les parties aériennes et le suc frais sont les plus utilisés en phytothérapie pour profiter des vertus de la plante.
La salicaire agit sur les muqueuses du tube digestif en le resserrant. Cette action permet d’apaiser les cas de diarrhées, de dysenteries et de grippes intestinales. Ce traitement peut être utilisé chez le nourrisson, il calme également les coliques.
La salicaire est un antibiotique et un antiseptique intestinal. Elle évite la propagation des virus et des bactéries pouvant être à l’origine des troubles digestifs. Elle est aussi utilisée en gargarisme pour soulager les affections buccales.
En application externe, ses propriétés cicatrisantes participent à la fermeture des plaies et des blessures. L’utilisation des feuilles fraîches ralentit le saignement.
La propriété hémostatique de la salicaire officinale soulage les entérites hémorragiques et les métrorragies. Il s’agit, entre autres, des saignements anormaux chez la femme en dehors de la période menstruelle.
En usage externe, la plante participe au traitement de la vaginite, du prurit vulvaire et des affections utérines importantes. Elle est également utilisée pour atténuer les pertes blanches abondantes et anormales.
Que ce soit par voie orale ou par voie externe, la lysimaque rouge agit sur les insuffisances veineuses. Elle apaise les symptômes de jambes lourdes et les hémorroïdes. Les propriétés anti-inflammatoires et analgésiques allègent les douleurs causées par ces troubles.
D’après les études, cette plante diminue le taux de glucose dans le sang. Elle accroît, par la même occasion, la concentration plasmatique de l’insuline.
Plante à propriété expectorante, la Lythrum salicaria est utilisée pour calmer les toux sèches et irritantes, les rhumes ainsi que d’autres troubles pulmonaires. Grâce à la dilatation des bronches, les symptômes s’atténuent rapidement.
En phytothérapie, l’extrait fluide, la décoction et la poudre sont les principales formes d’utilisation de la salicaire commune.
La décoction pour les diarrhées requiert 10 g de feuilles séchées et 1 L d’eau. La préparation est portée à ébullition pendant 10 minutes avant d’être filtrée. Le dosage préconisé est de 2 à 3 tasses par jour jusqu’à la constatation des améliorations.
La décoction pour les affections buccales s’élabore selon le même procédé, mais avec 3 cuillères à soupe de plantes séchées. Le mélange refroidi est ensuite utilisé en gargarisme. Il sert également dans les traitements des troubles vaginaux et dermatologiques.
Pour l’extrait fluide, 50 gouttes sont à diluer dans un verre d’eau pour un traitement d’un ou deux jours. La poudre est à appliquer en externe sur les blessures.
Les jeunes pousses, la tige et la pulpe de la salicaire sont comestibles une fois cuites. Elles sont délicieuses en potage ou en velouté avec d’autres légumes. Les feuilles sont consommées cuites ou crues en salades.
La Lythrum salicaria est contre-indiquée aux femmes enceintes et allaitantes. Ses propriétés astringentes peuvent engendrer des contractions utérines. Aucun effet indésirable lié à la consommation de la plante n’est connu.