L’anémone sylvie : ses caractéristiques, son histoire, son habitat, ses variétés, sa culture, ses vertus en phytothérapie et ses utilisations

Dans le passé, les chasseurs Kamtchatka utilisaient le suc de la plante pour empoisonner leurs flèches. Pendant la première guerre mondiale, les soldats l’avaient utilisée pour faire apparaître des cloques sur leur tête, pour éviter de porter leur casque en permanence.

Description de l’anémone sylvie

L’Anemone nemorosa est facile à reconnaître avec sa hampe qui porte au maximum deux feuilles. Son feuillage vert foncé est caduc et palmatiséqué, avec des bordures dentelées. La longueur des folioles de l’involucre à pétiole mesure environ la moitié du limbe. Son long rhizome de couleur brune est à la fois épais et cassant. Chaque année, celui-ci s’allonge de deux à trois centimètres, changeant ainsi au fil du temps l’emplacement des fleurs

Cette plante mesure au plus 30 cm de haut et forme des tapis denses en sous-bois, en raison du développement horizontal de son rhizome. Les fleurs solitaires sont blanches et se trouvent à l’extrémité courbée de la hampe florale, raide. à maturité, elles virent au rouge violacé. Elles comportent six à huit sépales et pétales identiques. Plusieurs étamines à anthères jaunes enveloppent et intercalent les pistils. Son fruit est représenté par un akène pelucheux et ovoïde, à la pointe recourbée.

Les fleurs de l’anémone sylvie changent d’orientation selon la position du soleil. Ainsi, elles reflètent les rayons UV pour attirer les insectes pollinisateurs. Son calice pétaloïde s’ouvre uniquement pendant le jour. La nuit et durant les jours de pluie, sa corolle se referme et sa tige se courbe pour protéger son pollen.

Variétés de l’anémone sylvie

Cette espèce végétale possède quelques variétés, dont le plus connues sont :

• Anemone nemorosa « Allenii » :ses fleurs bleu lavande ont un calibre de 4 cm. Le cœur présente une nuance de bleu
• Anemone nemorosa «Blue Bonnet » : elle se distingue par ses petites fleurs bleu foncé.
• Anemone nemorosa «Wilk’s Giant » : les grandes fleurs de cette variété présentent des pétales blancs simples entourant un cœur jaune vif.

L’anémone sylvie « Blue eyes » ou encore l’anémone « Wyatt Pink » figurent également parmi les variétés de cette espèce.

Les composants et leurs propriétés de l’anémone sylvie

L’Anemone nemorosa contient les toxines typiques des renonculacées, l’anémonine et la protoanémonine. Cette dernière dispose d’une propriété particulièrement vésicante et toxique. Sa teneur varie selon les espèces. Elle peut causer des troubles cardiaques et respiratoires, des contractions musculaires aiguës, de l’hématurie et des rectorragies.

L’anémonine extraite de l’anémone est une substance cristalline blanche, qui devient tendre à 150° C. Elle se dissout dans l’éther, l’alcool et l’eau. Sous l’effet de la potasse, elle se transforme en acide anémonique, dont les propriétés sont vénéneuses. De l’acide isoanémonique est aussi décelé dans l’anémone sylvie.

Des tanins sont présents dans l’anémone sylvie. Ces composés diminuent le développement et la survie de plusieurs herbivores. Il peut potentiellement causer un rejet de nourriture auprès de certains mammifères (cerf, vache et singe).

La saponine, concentrée dans la fleur et les feuilles, est non toxique à la consommation, mais peut entraîner des réactions irritantes. Toutefois, injectée directement dans le sang, car elle dissout les globules rouges.

La toxine protoanémonine peut être dénaturée et moins nocive en séchant la plante. Ses effets rubéfiants permettent de traiter :

• la goutte ;
• la paralysie ;
• les maux de dents en pilant les racines et les feuilles avant d’appliquer le suc sur la joue ;
• le rhumatisme.

L’essence d’Anemone nemerosa possède des vertus antipyrétiques. En homéopathie, c’est un traitement utilisé contre les difficultés respiratoires, l’eczéma, ainsi que les rhumatismes articulaires.

Plante mellifère, l’anémone sylvie se retrouve couramment dans le secteur apicole, en raison de sa production de pollen conséquente.

Effets indésirables, contre-indications et précautions de l’anémone sylvie

La toxicité de l’anémone sylvie est particulièrement puissante, notamment pour les herbivores. Cependant, l’Homme doit rester vigilant en étant en contact avec la plante. En effet, des rougeurs et des irritations cutanées peuvent se manifester, car la sève contient du protoanémonine.

L’application prolongée de cette plante, en cataplasme ou en friction peut s’avérer dangereuse. Par ailleurs, un cas de céphalalgie, accompagné d’une syncope et des convulsions, a été rapporté suite à l’utilisation d’une pommade réalisée à base de Anemone nemorosa. L’anémone des bois doit être maniée avec de grandes précautions et toujours sous surveillance. Pour limiter son action, un emplâtre doit être appliqué pour protéger la peau autour de la zone à traiter.