L’Anemone nemorosa est une vivace herbacée qui fait partie de la famille des Renonculacées. Elle est connue pour être toxique en cas d’ingestion, tant pour les humains que les animaux. Cependant, elle possède des effets rubéfiants, qui peuvent aider à soulager certaines affections.
L’anémone sylvie est originaire des forêts d’Asie centrale et de l’Europe.
Le nom de l’espèce Anemone nemorosa vient du grec « anemos », signifiant « vent », et du latin nemorosus, désignant la « forêt ». Lorsqu’elle apparaît, elle tapisse abondamment le sol, notamment en avril – mai. Elle est le symbole de la persévérance et de la renaissance.
Selon la mythologie, le dieu du vent Zéphyr fut charmé par Anémone, la servante de sa femme Flore. Jalouse, la déesse la transforma en fleur, ce qui aurait été à l’origine de son nom « Anémone ».
Elle est aussi appelée « Pâquerette » en référence à sa floraison pendant les fêtes pascales. Son autre appellation est « Fleur du Vendredi saint ». Avant de fleurir, elle se courbe, ce qui a été considéré comme une marque de respect durant la passion du Christ.
Dans le passé, les chasseurs Kamtchatka utilisaient le suc de la plante pour empoisonner leurs flèches. Pendant la première guerre mondiale, les soldats l’avaient utilisée pour faire apparaître des cloques sur leur tête, pour éviter de porter leur casque en permanence.
L’Anemone nemorosa est facile à reconnaître avec sa hampe qui porte au maximum deux feuilles. Son feuillage vert foncé est caduc et palmatiséqué, avec des bordures dentelées. La longueur des folioles de l’involucre à pétiole mesure environ la moitié du limbe. Son long rhizome de couleur brune est à la fois épais et cassant. Chaque année, celui-ci s’allonge de deux à trois centimètres, changeant ainsi au fil du temps l’emplacement des fleurs
Cette plante mesure au plus 30 cm de haut et forme des tapis denses en sous-bois, en raison du développement horizontal de son rhizome. Les fleurs solitaires sont blanches et se trouvent à l’extrémité courbée de la hampe florale, raide. à maturité, elles virent au rouge violacé. Elles comportent six à huit sépales et pétales identiques. Plusieurs étamines à anthères jaunes enveloppent et intercalent les pistils. Son fruit est représenté par un akène pelucheux et ovoïde, à la pointe recourbée.
Les fleurs de l’anémone sylvie changent d’orientation selon la position du soleil. Ainsi, elles reflètent les rayons UV pour attirer les insectes pollinisateurs. Son calice pétaloïde s’ouvre uniquement pendant le jour. La nuit et durant les jours de pluie, sa corolle se referme et sa tige se courbe pour protéger son pollen.
Elle pousse notamment dans les forêts de feuillus anciennes fraîches, les prairies et prés humides montagnards et submontagnardes. Cependant, l’anémone sylvie apprécie moins les climats méditerranéens et y est moins présente. Dans son environnement naturel, cette vivace herbacée s’épanouit sur les sols drainés, riches et frais.
Cette plante peut être cultivée en intérieur par semis au printemps, et à l’extérieur par division de touffe en été. Chaque méthode requiert l’utilisation de pots, avec un compost fin. Une fois la mise en terre effectuée, arrosez régulièrement pour garder le sol humide, qui assure le développement des racines. Bien qu’elle résiste au gel, la sécheresse et au soleil, elle préfère les endroits partiellement ombragés. Cependant, pour fleurir et demeurer raides, les tiges ont besoin d’être ensoleillées. La période végétative de cette plante s’achève en été quand elle perd son feuillage.
Cette espèce végétale possède quelques variétés, dont le plus connues sont :
L’anémone sylvie « Blue eyes » ou encore l’anémone « Wyatt Pink » figurent également parmi les variétés de cette espèce.
L’Anemone nemorosa contient les toxines typiques des renonculacées, l’anémonine et la protoanémonine. Cette dernière dispose d’une propriété particulièrement vésicante et toxique. Sa teneur varie selon les espèces. Elle peut causer des troubles cardiaques et respiratoires, des contractions musculaires aiguës, de l’hématurie et des rectorragies.
L’anémonine extraite de l’anémone est une substance cristalline blanche, qui devient tendre à 150° C. Elle se dissout dans l’éther, l’alcool et l’eau. Sous l’effet de la potasse, elle se transforme en acide anémonique, dont les propriétés sont vénéneuses. De l’acide isoanémonique est aussi décelé dans l’anémone sylvie.
Des tanins sont présents dans l’anémone sylvie. Ces composés diminuent le développement et la survie de plusieurs herbivores. Il peut potentiellement causer un rejet de nourriture auprès de certains mammifères (cerf, vache et singe).
La saponine, concentrée dans la fleur et les feuilles, est non toxique à la consommation, mais peut entraîner des réactions irritantes. Toutefois, injectée directement dans le sang, car elle dissout les globules rouges.
L’anémone sylvie est utilisée fraîche, car elle perd ses principes actifs après la dessiccation. Son usage est essentiellement externe, en friction ou cataplasme. Les racines et les fleurs fraîches, appliquées à nu sur la peau, produisent rapidement des brûlures. Bien qu’elle entraîne l’apparition d’ampoules, la plante pilée et appliquée sur le poignet permet de traiter les fièvres intermittentes.
Pour garder ses propriétés vésicantes et rubéfiantes pendant une année, l’anémone sylvie est macérée dans du vinaigre. Antipsorique, cette préparation a permis de traiter des galeux au bout de six à dix jours. Elle a été appliquée comme lotion chaque soir. La décoction de cette plante sert aussi de remède à cette dermatose. En Angleterre, le vinaigre d’anémone sylvie est couramment utilisé en olfaction contre le coryza. Une petite quantité au creux de la main est humée jusqu’à sa complète évaporation.
Les fleurs et les feuilles fraîches écrasées ont des vertus fongicides. Appliquées sur la tête deux fois par jour, elles permettent d’éliminer rapidement la teigne. L’usage des feuilles pilées pour dissoudre les cors est également connu.
La toxine protoanémonine peut être dénaturée et moins nocive en séchant la plante. Ses effets rubéfiants permettent de traiter :
L’essence d’Anemone nemerosa possède des vertus antipyrétiques. En homéopathie, c’est un traitement utilisé contre les difficultés respiratoires, l’eczéma, ainsi que les rhumatismes articulaires.
Plante mellifère, l’anémone sylvie se retrouve couramment dans le secteur apicole, en raison de sa production de pollen conséquente.
La toxicité de l’anémone sylvie est particulièrement puissante, notamment pour les herbivores. Cependant, l’Homme doit rester vigilant en étant en contact avec la plante. En effet, des rougeurs et des irritations cutanées peuvent se manifester, car la sève contient du protoanémonine.
L’application prolongée de cette plante, en cataplasme ou en friction peut s’avérer dangereuse. Par ailleurs, un cas de céphalalgie, accompagné d’une syncope et des convulsions, a été rapporté suite à l’utilisation d’une pommade réalisée à base de Anemone nemorosa. L’anémone des bois doit être maniée avec de grandes précautions et toujours sous surveillance. Pour limiter son action, un emplâtre doit être appliqué pour protéger la peau autour de la zone à traiter.
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