Le lactose est un nutriment essentiel retrouvé dans le lait des mammifères. Ce glucide se trouve dans celui de la vache, de la brebis et de la chèvre. Sa teneur est toutefois plus conséquente dans le lait maternel humain.

Description du lactose

Composé de glucose et de galactose, ce nutriment essentiel se retrouve également dans les produits laitiers tels que le fromage par exemple. Le lactose est indispensable, notamment, pour les besoins énergétiques d’un nourrisson. Il se digère facilement chez les enfants, en raison de la présence de la lactase, une enzyme présente dans l’intestin grêle. Durant le processus digestif, il peut aussi être métabolisé par le microbiote dans le gros intestin. Il reste la principale source de galactose dans l’alimentation, même si le glucose est présent dans de nombreux aliments.

Historique du lactose

Selon les recherches historiques, le lactose a fait son apparition dans les écrits au XVI^e siècle. Léonard Thurneysser (1531–1596), érudit, guérisseur et alchimiste au service de l’électeur John George de Brandebourg, est souvent associé à sa première observation. Il isole cette substance du lactosérum. Cependant, à cette époque, ses propriétés restent méconnues. Thurneysser, curieux et passionné d’expérimentation, le chauffe dans un tube à essai et découvre des cristaux blancs à l’intérieur. Il qualifie donc ces derniers de « sel clé du lait ». Toutefois, cette trouvaille est laissée de côté, le personnage étant absorbé par d’autres quêtes médicinales.

L’ère de l’indifférence et la « manne » poétique

La découverte du lactose demeure longtemps ignorée. En 1619, le médecin italien Fabrizio Bartoletti a repris l’expérience de Thurneysser. Il baptise les cristaux de ce sucre spécifique « manne », en référence à la nourriture céleste de la Bible. Bien que poétique, ce terme ne rend pas justice à la nature sucrée du composé. Le nutriment erre ainsi, passant d’un tube à l’autre, portant des noms incertains qui ne révèlent pas sa véritable identité.

La percée sucrée de Carl Wilhelm Scheele et le nom définitif de Jean-Baptiste Dumas

En 1780, soit deux siècles après la première expérience réalisée par Léonard Thurneysser, le chimiste germano-suédois Carl Wilhelm Scheele identifie le lactose comme un sucre. En 1843, le chimiste français Jean-Baptiste Dumas lui attribue le nom « lactose », dérivé du latin lac signifiant « lait ». Le suffixe -ose, utilisé pour nommer les sucres, était ensuite ajouté. Ce choix précis reflète la nature douce et sucrée des cristaux de lactose.

Le lactose : une production mondiale en expansion

De nos jours, la production de lactose atteint plusieurs millions de tonnes à l’échelle mondiale, dérivant principalement du lait de vache ou des sous-produits du lactosérum. Ce dernier, aussi connu sous le nom de « petit-lait », constitue un liquide trouble mêlant eau, sucre de lait, protéines, vitamines et minéraux. Il est obtenu à la suite de la coagulation du lait et de son filtrage. Lors du processus de fabrication du fromage, par exemple, le caillé solide se sépare du petit-lait liquide. Le lactose n’a été commercialement reconnu que dans les années 1960. Cependant, les méthodes industrielles pour son extraction n’ont guère évolué depuis son procédé de fabrication initial.

Métabolisme du lactose chez les mammifères

Le lactose, sucre présent dans le lait, est initialement bien digéré par les nourrissons et les jeunes mammifères grâce à la production abondante de lactase. Cependant, chez la plupart des sujets adultes en bonne santé, la production de l’enzyme diminue significativement. Une partie de ce sucre non dégradé, soit environ 30 %, est transitée vers le côlon. Cette variation est individuelle, soulignant l’importance de l’adaptation personnelle à sa consommation.

Bienfaits du lactose

Le galactose, contenu dans ce sucre de lait, est connu pour ses effets bénéfiques dans la construction des tissus nerveux. Il est donc essentiel afin de favoriser le fonctionnement des cellules nerveuses. En outre, certaines études ont pu mettre en avant le rôle du lactose au niveau de l’absorption de l’organisme de certains minéraux. Ce phénomène concerne surtout les nourrissons. Enfin, il optimise également la croissance des bifidobactéries intestinales. Ces derniers contribuent à la lutte contre certaines conséquences du vieillissement de fonctions immunitaires spécifiques.

Intolérance au lactose

Certains adultes, dont l’alimentation exclut les produits laitiers, ne sont plus en mesure de produire naturellement de la lactase. Cela conduit généralement à une intolérance au lactose. Ce sucre non dégradé atteint alors le côlon, où il est métabolisé par des bactéries. Il génère ainsi des éléments assimilables. Il s’agit d’un phénomène qui touche 75 % de la population mondiale, avec des variations géographiques notables.

Lactose et syndrome de l’intestin irritable

Le lactose est classé parmi les FODMAP (oligosaccharides fermentescibles) impliqués dans le syndrome de l’intestin irritable. Contrairement à l’intolérance, ce dernier résulte de problèmes de motricité intestinale, parfois liés à des facteurs psychologiques.

Microbiote intestinal et lactose

La fermentation de ce sucre spécifique par le microbiote du côlon produit des gaz intestinaux, induisant la sensation de ballonnement. Une perspective intéressante est de considérer les FODMAP, incluant le lactose. Ceux-ci s’apparentent à des prébiotiques qui favorisent le développement du microbiote. Cette dualité est exploitée dans l’industrie alimentaire pour promouvoir à la fois les produits sans ce sucre de lait et ceux en contenant, en plus des probiotiques.

Dérivés du lactose et additifs alimentaires

Les dérivés du lactose tels que le lactulose, le tagatose et le lactitol sont utilisés comme additifs alimentaires. Non dégradés par la lactase, ils peuvent causer des symptômes similaires en cas de consommation excessive, même chez les non-intolérants. Certaines de ces variantes sont employées dans le traitement de la constipation.

Avertissement sur l’intolérance au lactose

Le diagnostic de l’intolérance au lactose doit être posé par des professionnels de la santé. Remplacer le lait maternel ou maternisé par des alternatives sans contrôle médical peut avoir des conséquences graves. L’utilisation de laits d’origine animale en remplacement du lait maternel est déconseillée sans avis thérapeutique. Le lait de chèvre, bien qu’en contenant moins, demeure inadéquat en cas d’intolérance avérée.

Gestion de l’intolérance au lactose

L’intolérance au lactose varie en gravité d’une personne à une autre. Dans les cas légers à modérés, une réduction partielle ou totale des produits laitiers peut être recommandée. Des alternatives sans lactose, telles que le lait, le fromage ou le yaourt délactosé, sont disponibles sur le marché. Ces derniers peuvent être une option pour ceux atteints d’intolérance au lactose, mais qui souhaitent continuer à consommer des produits laitiers. Les symptômes, généralement inconfortables et douloureux, se manifestent quelques heures après l’ingestion. Ceux-ci incluent des crampes abdominales, des diarrhées, des céphalées et des nausées.

Risque de confusion entre allergie et intolérance

Il est important de distinguer l’intolérance au lactose et l’allergie aux protéines du lait de vache. La première résulte d’une déficience en lactase, tandis que la seconde implique une réaction du système immunitaire, bien que cette dernière soit rare.

Régime sans gluten et sans lactose : une décision à prendre avec précaution

Certains adoptent des régimes sans gluten et sans lactose, car ils croient en être intolérants. Ces choix alimentaires demandent une attention particulière, car, mal gérés, ils peuvent entraîner des carences. Il est préférable d’être suivi par un professionnel de santé pour leur mise en place. Manger sans ses éléments essentiels n’est pas toujours nécessaire, mais réduire leur consommation peut parfois atténuer les troubles digestifs.

Le lactose en nutrition

Puisqu’il s’agit d’un glucide, le lactose dispose ainsi d’un important intérêt nutritionnel et énergétique pour l’organisme. Un certain nombre d’aliments en possèdent dans leur composition.

Une portion de 100 ml de petit-lait contient 39 à 75 g de lactose.

Applications du lactose

Il n’existe pas de recommandations relatives à la quantité de lactose nécessaire au quotidien. Cependant, pour maintenir une santé de fer, il est conseillé aux adultes en bonne condition physique de consommer environ trois produits laitiers par jour. Cela favorise un apport adéquat en protéines, en calcium et en phosphore.

Solutions alternatives : compléments alimentaires

Des laboratoires proposent désormais des compléments alimentaires à base de lactase. Leur prise avant des repas contenant du lactose peut accroître la tolérance à ce dernier. Cette approche vise à faciliter la digestion et à réduire les symptômes digestifs indésirables.

Impacts d’un manque ou d’un excès de lactose

L’absence totale de ce sucre de lait dans l’alimentation n’a pas de conséquences néfastes sur la santé. Cependant, il est essentiel de veiller à maintenir un apport suffisant en calcium, souvent fourni par les produits laitiers. En revanche, il n’existe pas d’études démontrant des effets nocifs liés à un excès de lactose, en dehors des cas d’intolérance à celui-ci.

Usages divers du lactose

Au-delà de son rôle nutritionnel, le lactose trouve également diverses applications dans d’autres secteurs.

Industrie agroalimentaire

Dans ce domaine, il est exploité pour plusieurs raisons. Il contribue, par exemple, à améliorer le goût et la texture des aliments. En raison de sa capacité de cristallisation, il est intégré dans la fabrication de confiseries et de barres chocolatées.

L’utilisation du lactose est courante en boulangerie en raison de son faible pouvoir sucrant et de sa faible solubilité. Il favorise ainsi la caramélisation. Ces propriétés sont aussi mises à profit pour homogénéiser la couleur des chips et des pommes de terre frites.

Outre cela, il présente d’autres caractéristiques avantageuses pour l’industrie agroalimentaire.

• Il a la capacité de fixer les arômes alimentaires et d’amplifier les saveurs.
• Il absorbe les pigments et est utilisé dans la préparation de colorants alimentaires.
• Il facilite le processus de séchage et la dispersion.

Il possède également des caractéristiques émulsifiantes.

Industrie pharmaceutique

Le lactose occupe une place importante parmi les excipients pharmaceutiques. En raison de ses propriétés, il est largement utilisé dans la fabrication de comprimés ou de gélules :

• en tant que charge pour conférer du volume aux comprimés ;
• comme liant pour assurer la cohésion des comprimés.

Enfin, il facilite l’administration et l’efficacité des médicaments.

Industrie cosmétique

Enfin, dans le domaine cosmétique, le lactose peut agir en tant qu’humectant pour maintenir l’humidité dans le produit. Il peut aussi servir d’agent d’entretien cutané.